Samedi on a un programme chargé: prendre notre temps et explorer! On se lève et déjeunons tranquillement, oiseaux, café… deuxième café. La belle vie quoi! C’est vers l’heure du dîner qu’on embarque finalement sur l’eau à Leclercville, direction Saint-Pierre les becquets: plus de 20 km sur l’eau au programme!
On a bien fait d’attendre l’heure du dîner pour partir car il y avait beaucoup de brume on ne voyait pas l’autre rive du fleuve! On avait quand même une visibilité de quelques centaines de mètres, c’est suffisant pour naviguer en toute sécurité. La marée est presque basse anyway, on peut pas aller vite en dehors de la voie maritime. On quitte le quai, je traverses la batture (entre 8 et 12 pieds d’eau avec un haut fond à 4-5 pieds juste avant le chenal) enfin dans la voie maritime! On part vers l’amont, ouvre un peu le moteur… les brumes nous envahissent… à peine passer la première bouée et on est en train de naviguer dans les nuages. La visibilité se trouve réduite à 30-40 pieds (si c’est pas moins) devant nous.
Difficile même de déterminer où nous sommes (bien que j’ai une bonne idée) et je surveille la profondeur du sonar intensément pour rester dans la voie maritime.
Je ralentis bien sur et dit à Nath qu’on va commencer par pêcher ici, simplement une question de sécurité, un autre bateau peut facilement nous percuter dans la voie maritime. Après tout on est la fin de semaine, il fait beau il y a pas mal de monde sur l’eau.
Après une petite demi-heure de pêche sur un haut fond le long de la voie maritime sans action, la brume se lève, aller go!
On est monté jusqu’en amont de Saint-pierre les Becquets (plus de 20 km sur l’eau). De là on essaie sur le bord de la “batture”, ici le terme batture est plus ou moins adéquat mais il y a une bande où l’eau est peu profonde, c’est des trou rocheux de 5-6 pieds avec des hauts fonds qui émerge de l’eau. J’imaginais prendre des achigans d’automne… mais je ne suis pas très connaissant en achigan d’automne. J’espérais aussi prendre des brochets en dehors de la zone de marée (la marée diminue beaucoup à partir de Saint-Pierre) mais les brochets n’était pas d’accord. On s’est rabattu sur le doré en surveillant le fleuve d’huile pour d’éventuels esturgeons qui sautent.
Une première dérive donne de l’action dès le début sur ma ligne avec un petit doré qui se décroche après être venu nous voir. Nath embarquera le premier, un peu petit noir 13-14 pouces, il retournera à l’eau, suivi ensuite par deux keepers! Un chaque! Yes, juste ça on a un souper! Certaines personnes avaient sans doute des jumelles car quand reviens le temps de remonter pour refaire la même dérive un gros bateau moderne full équip se met à l’ancre en plein milieu. Bah, on réessaie de faire la “moitié” de notre dérive après tout c’est à la fin qu’on a eu nos deux keepers malheureusement sans succès.
On essaie de se laisser descendre aux travers des roches…. sans plus de succès. Bon tant pis on va plus loin encore! On repart et on s’en va encore plus haut. Après Saint-Pierre le fleuve est bien droit et côté sud, il semble identique sur un grand bout… bon on commence à avoir faim, on va essayer un endroit au hasard pour l’esturgeon et manger durant ce temps.
Le plan ne marche pas du tout parce qu’il y a tellement de “foin” qui dérive sur le fleuve qu’il faudrait vérifier nos lignes au 2 minutes. Bon tant pis, on va se tasser et dériver avec notre ligne entre deux eaux pour le doré. Moi je me met avec une jig question de varier la technique, Nath reste au marcheur de fond! Pour ne pas rester pris au fond mais quand même nous laisser le temps de manger on se place dans 25 pieds d’eau environ, on descend nos lignes à 23 pieds (même si ils touchent pas au fond, on a souvent pris du doré comme ça).
Malheureusement pour nous la technique marche un peu trop bien et on est toujours interrompu durant nos sandwich… principalement du doré noir, pas des quantités mais de l’action régulière. Aucun monstre. À partir de là notre journée a ressemblé à se laisser descendre jusqu’à Leclercville en “sautant” les bouts plates. Nath a fait une sieste, durant ce temps j’ai pris quelques autres dorés, je sortais pas la puise pour les sortir et j’en perdais beaucoup… mais pas beaucoup d’importance, on en a déjà 4 dans la glacière! Rien de ce que je ramenais était sérieux tous entre 13 et 16 pouces.
À son réveil on continue à se laisser dériver au gré du courant, les temps morts sont parfois long (15-20 minutes) mais la journée est tellement belle! Deux autres keeper vont rentrer dans la glacière!
En descendant on essaie une belle pointe, avec des structures qui alterne entre 12 pieds d’eau et 30 pieds d’eau. Je me dis, ho yes, quel spot!
Rien!
Ensuite on traverse faire les hauts fonds des Grondines… Nath nous prend un gros barbue (le seul de la journée). Ces structures devant Grondines restent un mystères pour moi. Elles sont magnifiques… j’y ai pris du dorés mais jamais autant que je l’aurais pensé. Si c’était à Québec des structures comme ça, ça serait THE SPOT! Anyway… après les Grondines c’est une dernière dérive dans les battures de Leclercville… et finalement retour au chalet il fait nuit noire!
Au total 6 doré de garder, une quinzaine de pris environ. Pas mal pour un secteur de pêche inconnu. J’ai congelé une quantité significative de doré pour la première fois depuis longtemps, c’est beaucoup 6 dorés. Hâte de voir si sous vide c’est aussi bon. Je ne suis pas un amateur de poisson congelé (sauf le saumon fumé).
J’ai trouvé la pêche au doré facile dans ce nouveau secteur, la faible amplitude de marée fait que les dorés semblent plus sédentaires et simple à localiser tout au long de la journée. Par contre ils semblaient plus petit en moyenne, le plus gros de la journée était à 17 pouces. D’ailleurs un seul doré jaune dans les keepers le reste étaient des dorés noirs. Aucun nouveau spot à esturgeon a été découvert, en fait si on exclus le barbue on a rien pris d’autre que du doré. Fait intéressant les dorés se tenaient surtout sur des plateaux et en bordure de ceux ci. On en a pas pris dans les zones de courants où le terrain est accidenté. Souvent c’était des structures discrètes (bancs de sables ou des hauts fonds d’un pied ou deux seulement) qui payait, mais la stratégie de dériver simplement les grands espaces plats marchait très bien (rien n’est parfaitement plat dans ce fleuve anyway!!)
Grondines est effectivement un territoire sous-exploité et rempli de poissons. Si tu veux, un jour, on pêchera ensemble et je te montrerai ses secrets!
Je dirais pas sous-exploité car souvent il y a beaucoup de monde sur l’eau je trouve! Mais un endroit productif ça c’est certain! Ceci dit, je suis étonné comment le doré est dispersé, d’ailleurs même l’achigan!
J’ai jamais pris autant d’achigan loin de toute structure que devant Leclercville! Ceci dit… c’est une des choses que j’aime de la pêche c’est qu’on doit se renouveler.