Les prévisions météo étaient peu réjouissantes pour en fin de semaine, mais fidèle à notre été, la température a été fort différente de ce qu’ils prévoyaient. La seule incertitude était du côté du vent… 7-10km/h… pas mal, avec des rafales à 30. Bon si c’est vraiment des rafales à 30 c’est parfait. Si c’est surtout 30… c’est dur. Pour prendre une décision éclairé je me rend à la halte routière de Leclercville pour voir si il y a trop de vague sur le fleuve. Ça semble parfait! Une vague mais rien de bien méchant aucun mouton en vue.

On va préparer la chaloupe, le lunch… et hop c’est parti. À la descente une vague cassée de deux pieds nous accueille. En plus avec la marée haute notre protection est plutôt mince. Le vent est beaucoup plus vigoureux que lorsque je suis allé vérifier et le fleuve est maintenant une belle moutonnière. Tant qu’à être rendu là… on se met à l’eau pareil!

Étape 1 on fait une dérive pour le doré dans la batture. La marée est haute et j’avoue que je suis plus un gars du type marée basse pour le doré. On va aller essayer le long du chenal… de 12 à 60 pieds d’eau (si si) ça dérive bien mais pas un coup. Bon tant pis on va aller essayer si on tient bien le fond à l’ancre. Avec un tel vent… j’imagine que la chaloupe va danser.

Il n’en fut rien, le vent et la marée étaient dans le même sens ce qui fait que ça se pêchait très bien! On change de spot pour un autre… et on s’ancre. Je lance ma ligne, je lance la canne à Nath, prend ma canne dans les mains pour vérifier que tout s’est bien déposé au fond… Pesca!!!!!

Mes paroles furent:
Nath s’en est un!

Un esturgeon drette en partant! Wow! Et c’est un gros! Au début il est même pas choqué, il utilise son poids et le courant pour combattre jusqu’au bateau… mais là tout change! Impossible de lui faire lever le nez du fond. On va alterner entre la gauche et la droite du bateau en contournant soigneusement les pieds de moteurs.

Après un 10 minutes de ce jeu, je finis par le monter à la surface… et il replonge aussitôt!

On jouera à ce petit jeu plusieurs fois! J’ai l’impression qu’il récupère quand il reste au fond et je le “cochonne” un peu pour le sortir de sa zone de confort. J’ai peur de redresser l’hameçon (si si, je suis encore avec ma canne super raide j’en ai pas encore acheté de neuve), mon bras fatigue (ça c’est le fun quand c’est physique combattre un poisson!).

Pendant ce temps, ça mord sur la canne à Nath, elle prend sa canne: barbue. Elle remet la canne dans le porte canne avec une barbue bien fâché au bout.

Je remonte mon esturgeon sur le bord du bateau (il refuse de sauter) et il fuie de nouveau en utilisant le courant… puis s’emmêle dans la ligne (saut raté?). Zut!

La fin du combat sera de le ramener à l’envers dans le courant, ce qui n’est pas facile… mais pas plaisant non plus. Nath va prendre le relais sur la canne et je sors la bête à la main. 41 pouces (à la fourche… faudrait bien que je me fasse une chartes de conversion pour ceux qui mesure la longueur totale).

Les photos ne sont pas super mais pas le temps d’ajuster l’appareil: plus le poisson est gros et plus il est fragile. On le retourne à l’eau.

Ensuite on a eu beaucoup d’action: la barbue nous a trouvé comme dit Mario. Tellement qu’encore une fois on pense changer de spot. J’essaie de lancer plus loin, comme si je pêchais de la plage… ça semble marcher, on sort du “sweet spot” à barbue.

On prend deux belles perches (notre mission est d’en prendre 3-4 pour la soupe mais à leur grosseur ces deux là suffisent!). Après ce fut un grand moment tranquille, perches et barbues de temps en temps, le vent a diminué d’intensité, la vague est rendu modeste. Puis Nath fait un doublé! Doublé de? Multi-espèce, une perche et un chevalier. Le chevalier n’est pas très combatif, en fait, il était peut-être sur la ligne depuis un certain temps. J’essaie de le remettre à l’eau mais il a vraiment de la misère.

J’essaie toujours de manger mes poissons blessés… mais le chevalier est une ligue à part. Les arrête en forme de petite main sont très difficile à gérer… en fait je n’ai pas encore trouvé de bonne méthode (sans doute cuire puis ensuite trier à la main… ). Je le laisse partir de son maigre coup de queue. Rapidement deux goélands nous confirment que notre remise à l’eau est un échec. La prise est trop grosse ils sont incapable de le soulever.

Je regarde ma blonde et je lui dis:

L‘aigle (pygargue…) qu’on a vu tantôt doit surveiller de la rive, il va venir chercher ça.

Elle me répond:

Si tu sais que c’est ça qui va arriver pourquoi tu sors pas l’appareil photo!

Hummm pas bête! Je fouille dans le devant de la chaloupe, zut c’est la petite lentille sur l’appareil, je change la lentille et c’est alors que Nath me dit:
Vite il arrive!!!

Le temps que je place notre 400mm sur notre appareil photo, l’aigle a déjà agrippé le chevalier et s’envol avec sa prise!

Wow (mais j’ai raté LE moment, tant avec mes yeux qu’avec l’appareil photo grrrrrr)!

Les goélands le suivent un moment pour protester… il n’en fera pas de cas évidement.

Retour à notre pêche. La marée baisse et ça se calme, surtout au niveau de la barbue. Les perches sont rendues toute petite, je vais en garder justement des petites pour la soupe (voyons il va tu nous lâcher avec sa soupe) mais on se fait surtout voler nos vers.

Nath commence à s’installer pour faire une sieste, elle met une couverture dans le fond de la chaloupe, je place le tout pour pêcher sans la déranger. Nath ta canne!!! Elle ferre, ça saute (ni l’un ni l’autre ne regardions alors on n’a vu que le ploutch!). Nath s’en est un!

Elle dit:

c’est pas si gros que ça.

Oui oui sans doute… attend qu’il arrive à la chaloupe! Comme défaite une fois en présence de la chaloupe il veut rien savoir! Ça du prendre 10 minutes avant de lui revoir la bette… si ce n’est pas plus! Il tient le fond. Les joies de combattre un “towing”! Je tasse le stock pour lui faire de la place. Alternance gauche/droite, run rapide! Chaque pied de gagner elle le reperd dans les secondes qui suive pas moyen de gagner un pied de ligne!

Elle en viendra tout de même à bout, un beau dino de 35 pouces, à 1 pouce de son record!

Ce fut la dernière prise mémorable avant de rentrer au chalet. Une belle journée de pêche malgré la température incertaine! Vaut mieux sortir et rentrer tôt car finalement il faisait mauvais que de rester à la maison et de rater une belle journée de pêche comme ça!