On est loin de la pêche avec le choix de gestion des déjections canines mais j’y viens, faites moi confiance!
Faire faire les petits besoin de son chien sur les pavés de la ville c’est une transaction. Je ne suis pas économiste alors pardonnez moi la sur-simplification mais en gros c’est une transaction entre le propriétaire du chien au détriment des autres usagers du trottoir.
Plus précisément, le pas propre échange son désagrément de ramasser le petit tas de chien chien, contre le désagrément de d’autres personnes qui vont devoir esquiver le colis ou encore de passer tous les jurons pour avoir marché dedans. L’heureux propriétaire du cabot gagne sur toute la ligne, il ne lui “coûte” rien d’abandonner là cette bombe. Les autres usagers pour leur parts se retrouvent lésés sans avoir prit activement part à la transaction.
Montréal s’apprête à déverser ses égouts dans le fleuve, en fait ça survient pour toutes les grandes villes quand il y a des orages. Les grandes villes, dans ce contexte de budget serré, d’austérité, ont tout à gagner en “externalisant” les pertes. À leurs façon elles chient sur le trottoirs car pour elle c’est gratuit. Pour les usagers du fleuve et pour les villes en aval il y a une perte. Difficile à chiffre… combien vaut le désagrément de marcher au travers des tas de chien? combien vaut le désagrément de marcher sur un tas de chien?
C’est pareil avec le fleuve, difficile de dire combien nous coûte collectivement à tous “l’externalisation” des problèmes d’égouts de Montréal. Ce que l’on peut qualifier c’est combien vaut un trottoir propre. Je peux demander à tous les piétons combien il serait prêt à payer de leur poche à eux pour que les trottoirs soient exempts des cadeaux de chiens. Sur le même principe je peux me demander combien je serais prêt à payer pour avoir un fleuve avec une qualité d’eau baignable à l’année. De ne pas avoir de piscine. Combien je suis prêt à payer pour avoir un fleuve poissonneux. Combien je suis prêt à payer pour les bélugas ne meurent plus empoisonnés. Ensuite on pourrait se demander, combien d’argent de plus les petites villes riveraines pourraient gagner en profitant d’un plan d’eau aussi propre. On pourrait estimer combien une plage à Québec augmenterait l’offre touristique…
Finalement quand on pense dans ce sens, on s’aperçoit que les personnes en aval, dont Montréal volent à tout le monde beaucoup beaucoup d’argent.
Là nos amis politiciens vont nous sortir des beaux gros chiffres de combien d’argents ils investissent dans le traitement des eaux. Bravo, mais le traitement des eaux est une forme de paradoxe de la reine rouge: il faut courir pour rester en place. La population du Québec est toujours grandissante, pour garder une qualité d’eau, pas l’améliorer juste conserver les acquis (qui sont insuffisant pour garder des bélugas) il faut sans cesse améliorer nos installation les rendre plus efficaces et traiter de plus grand volume.
Oui dans les années 50 le fleuve ramassait les égouts direct… de 4 millions de personnes. Si aujourd’hui on traite 80% des égouts et qu’on réussi à enlever 60% des déchets dans l’eau… on est au même niveau qu’en 1950. En fait pour vrai on est en bas, car depuis on a renflouer de nombreux milieux humides qui donne de l’oxygène à l’eau, pompe les nutriments (phosphates et nitrates), précipite les sédiments!!!!
C’est vrai que notre fleuve peut “gérer” ces égouts, sur le même principe que vous pouvez vivre avec certains tas de chiens sur le trottoirs. C’est quoi la quantité correct de tas de chien devant votre porte? Combien de fois par année est-il correct de marcher dans un tas de chien?
Moi la partie qui me dérange le plus, c’est que c’est normal, on est devant un cas de “shifting baseline” de “déplacement de la mesure de référence”. C’est normal que les bélugas crèvent, c’est normal les algues bleues, c’est normal les marais remplacés par des quartiers résidentiel, c’est normal que des espèces s’éteignent, c’est normal que les écolos pète leur coche sur leurs blogs de pêches.
C’est ça la base, c’est ça le normal. Le meilleur exemple est les algues bleues. On en a autant, ou plus… on s’en fou chaque années nos lacs deviennent toxiques et c’est normal.
NON c’est pas normal! Ce n’étais pas le cas il y a 15 ans!
C’est désolant… j’ai vu le fleuve s’améliorer je suis juste vraiment triste de le voir abandonné ces dernières années.