Voici un texte de mon père (que voulez vous, la pêche c’est partiellement héréditaire) à propos des dates de pêche dans la région du Lac-Saint-Jean. Plus précisément dans son cas du Lac-Bouchette.
Interdire la pêche c’est facile à gérer. La première espèce qui ferme c’est elle qui détermine la fermeture du plan d’eau touché. La dernière espèce qui ouvre c’est la date qu’on a le droit de commencer notre saison.
Je suis riverain du Lac Bouchette depuis 2012. Par contre j’ai commencé à pêcher cette région en 2002. À cette époque il n’y avait pas de doré au Lac-Bouchette, donc nous pouvions commencer à pêcher ce plan d’eau à la fin d’avril avec l’ouverture de la truite. Nous avons introduit du doré dans ce plan d’eau. Les histoires sur l’arriver du doré dans ce lac sont incertaines. Le plus probable semble-t-il qu’il aurait été introduit de façon illégale.
Je savais qu’en 2012 lorsque j’ai acheté cette propriété que le doré régnait dans le lac. Je me suis dit, je préfère la truite, mais le doré va au moins me permettre de rallonger ma saison jusqu’en novembre. Qu’elle ne fût pas ma surprise d’apprendre que même si nous ne prenons plus de truite sur ce lac, la saison ferme à la date de la truite vers le 10 septembre. Une espèce introduit illégalement dans ce lac régit à la baisse ma saison de pêche dans ma cours.
Après information au près du ministère concerné, j’ai malheureusement appris que c’est partout comme cela au Québec. Les plans d’eau ferment selon la première espèce interdit et ouvrent selon la date de la dernière permise. Non seulement cela raccourci notre saison, elle est très nocive pour nos touristes pêcheurs. Pourquoi ? Parce-que nos voisions Ontariens et Américains offrent la possibilité de pêcher des espèces permises tout en remettant à l’eau les interdites. Pourquoi ne pouvons-nous faire de même ?
Nous ne sommes pas moins intelligent que nos voisins à ce que je sache. Pourquoi est-ce rentable pour eux et pas pour nous ? Pourquoi font-ils mieux que nous avec moins ? Car c’est chez-nous qu’il y a le plus grand réseau de Lacs au monde.
Pourquoi sommes-nous encore un coup en arrière ?
Marcel Morin
Le Lac-Bouchette et le Lac Ouiatchouan, pour ceux qui ne savent pas, sont 2 lacs dans la municipalité de Lac-Bouchette. Jadis reconnu pour sa truite il a été envahi par la barbotte (sans doute comme poisson appât) puis maintenant par le doré (sans doute contre la barbotte).
Le modèle de développement de la pêche au Québec est que moins c’est mieux. Moins d’espèces mises en valeurs, moins d’accès aux lacs, moins d’accès au territoire pour une meilleurs qualité de pêche.
Je ne suis pas nécessairement honnête car en cette période de coupures budgétaire à tous les paliers j’imagine que beaucoup font leur possible avec des ressources limités. Mais de restreindre l’offre de pêche pour protéger les poissons… quel idée étrange? On concentre les pêcheurs sur une courte période de pêche où tout l’effort est concentré sur les poissons actifs à ce moment là.
Pas surprenant que personne s’intéresse au brochet sur le Lac-Saint-Jean! Le seule temps pour le pêcher c’est le court laps de temps où on peut pêcher la ouaoua et le doré!
Ha oui on se plaint de l’exode des régions! Lac-Bouchette n’a pas de cinéma, de théâtre, de musée, de vaste gamme de restaurant etc. C’est un trou! Une petite ville perdu entre le Lac-Saint-Jean et Latuque! Mais son plus bel attrait… est que c’est un trou! Vous pouvez aller à pied vous perdre dans le bois. Vous pouvez mettre votre canot à l’eau au centre ville ou accéder à plein de petit lacs autour. Vous pouvez vous perdre dans le bois en 3 minutes avec un vélo, 15 l’hiver avec des raquettes! mais… vous pouvez pas mouiller une ligne de la mi-septembre à la mi-mai. Bon si vous pêchez sur la glace vous pouvez aller pêcher en hiver, mais pêcher sur la glace… c’est hostile aux novices.
Bref, je suis 100% d’accord avec mon père que le raccourcissement des saisons de pêche au Québec c’est une très mauvaise tendance et ce n’est pas à notre service, ni au service de ceux qui veulent vivre de la pêche (difficile de se partir une entreprise basé sur une activité qui ne dure que 5 mois par année!). La pêche au Québec pourrait être une richesse beaucoup plus grande, faire vivre davantage de monde, être à la fois plus inclusive et plus attirante! Toujours à Lac-Bouchette, apparemment la ville voudrait faire construire une descente de bateau mais… c’est interdit de faire des nouvelles descentes de bateaux!!! Pendant qu’on protège c’est 15 pieds de rives en privant tout le monde, on est incapable de protéger tous les milieux humides du sud de la province.
C’est tu moi où il y a une petite dose de ridicule comment on gère nos priorités en environnements?