À propos de l’esturgeon…

L’esturgeon c’est un poisson que j’adore prendre. Tout est fascinant avec ce dernier, la texture de la peau, la forme… En prime il offre (en général) un excellent combat! Mais avec l’esturgeon je suis toujours un peu mi-figue mi raisin. C’est une espèce très fragile et sans doute très importante dans l’écosystème du fleuve.

J’ai longtemps suspecté que l’esturgeon est le seul prédateur “naturel” de la moule zébré. Un article à propos du retour des esturgeons dans le lac Érié me le confirme:
http://www.buffalonews.com/city-region/sturgeon-battles-back-to-repopulate-lake-erie-lower-niagara-river-20130907

Cet article est fort intéressant. Sans le résumer au complet, il parlent simplement que les efforts déployés dans le Érié pour rétablir l’esturgeon porte fruit. Il mentionne que les plongeurs peuvent s’apercevoir des passages des esturgeons par des trou vide de moules où il y a normalement un tapis sans fin de ses dernières.

Un passage plus qu’intéressant de l’article mentionne la reproduction des femelles. Le classique elle ne sont pas mature avant deux décennies mais surtout comment elles sont capricieuse sur la fraie. Si tout n’est pas parfait, les femelles esturgeons vont résorber leurs œufs. C’est à dire qu’au lieu de pondre elles vont les ré-assimiler et annuler la ponte.

Ce genre d’état de fait rend d’autant plus condamnable tous ces vidéo sur Youtube ou ailleurs de caves qui vont prendre des grosses femelles sur les frayères (comme sur le saint-maurice) ou à l’embouchure de leurs rivières (comme à Lévis). Je sais je suis super moralisateur. Il existe deux endroits au monde où la pêche à l’esturgeon est “facilement accessible et grand publique”. Je passe sur les très courte et très restrictives saisons qui existent sur certain cours d’eau Américains. Je parle de pêche “at large” avec possibilité de garder le poisson. Il y a l’esturgeon blanc du pacifique et les deux espèces d’esturgeon dans les eaux du Québec. Et soyons franc, en dehors du jaune dans le saint-Laurent la capture d’esturgeon est marginale.

esturgeon_Mathias

Ailleurs les populations ne sont plus que les reliques de ce qu’elles étaient. L’ontario a même interdit sa pêche…

Mais l’esturgeon est notre rempart contre la moule zébré. Un tapis de moule zébré est une mauvaise frayère à doré, alors sans esturgeon, le doré noir qui se reproduit dans le fleuve risque d’avoir de la difficulté. Ceci n’est qu’un exemple… mais la prolifération de la moule zébré/quagga peut apporter sont lot de problème comme il y a dans les grands lacs (botulisme-disparition du plancton) qui est en train d’éteindre non seulement la pêche aux saumons qu’on avait associé à ceux ci mais aussi la mort de presque tous les huards!

J’aimerais ajouter de la protection sur l’esturgeon notamment car un grand nombre de pêcheur se font quand même une fierté de respecter la réglementation et inversement la réglementation devient un guide de bonne conduite:

Dans les zones connues pour être une frayère où une zone de migration où les prises accidentelles sont communes (ces zones seraient décrite comme n’importe quelle zone d’exception dans la réglementation)

  • interdiction de pêche à l’appât.
  • interdiction de pêcher avec une hameçon lesté (ex: jig).
  • Autorisation de pêcher au leurre artificiel seulement (poisson nageur / cuillère).
  • Tout leste doit précéder le leurre de plus de 3 pieds; Une ligne lesté, ou munie d’un leste ne peut pas être garnie de trépieds (hameçon simple seulement).
  • Tout esturgeon ferré accidentellement doit être relâché sans le sortir de l’eau dans les plus bref délais (comprendre ici que prendre le temps d’aller chercher son appareil photo/faire une session de photo ou ajouter tout autre délais serait condamnable); en coupant la ligne si besoin est.

Cette proposition permettrait de diminuer au maximum l’impact sur les esturgeons sans éliminer complètement les autres formes de pêche des zones visées. La pêche au doré à l’ouverture pour les mâles pourrait encore avoir lieu par exemple. Ceci enlèverait peut-être des pêcheurs de barbue de ces zones, mais franchement des zones à barbues ce n’est pas ça qui manque! Si vous avez de la difficulté à prendre du barbue avant le 16 juin à Lévis faites moi signe, pas besoin de se ruer sur les frayères d’esturgeons.

Une autre chose que j’aimerais beaucoup voir apparaître au Québec est une limite de taille sur l’esturgeon. D’ailleurs sur la majorité des poissons ça pourrait être bien. Je suggère de permettre entre 30 et 40 pouces (75 cm à 100 cm plus exactement). Au delà de la valeur scientifique, les beaux chiffres ronds simplifie la mémorisation. Tout poisson qui n’est pas pris par la bouche [ou la zone immédiatement adjacente] doit être relâché. Il n’y a pas d’intérêt à cette clause que si c’est accidentel c’est correct… quand on pêche sans chercher à gaffer les poissons, c’est moins de 1% de nos prises qui sont ferré ailleurs. Ça n’aura pas grand impact sur les pêcheurs “guidé par le respect des règles” mais ça va faire une grosse différence pour certain qui pêche de façon à produire “volontairement” ce genre d’accident.

Si les règles précédentes étaient an place, ce sera un gros pas pour favoriser le poisson. Dans une deuxième temps, ce serait bien que la pêche aux poissons de fond soient reconnue comme étant une pêche distincte qui mérite d’être développée au Québec. Ici je pense conjointement à la carpe et à l’esturgeon avec une pensé mineur pour le barbue. Dans les zones où ces deux poissons sont présent, ce serait bien de permettre une pêche plus adéquate:

  • Un seul hameçon par ligne, appâté [leurre interdit].
  • Montage qui libérera le poisson en cas de cassure.
  • Deux cannes (ou 3?) par pêcheur

Cette pêche est distincte de la pêche au leurre. L’idée de deux cannes est la même que celle l’hivers qui nous permet plusieurs lignes: couvrir du terrain et essayer 2 recettes à la fois. L’idée d’un seul hameçon par ligne est que les montages à plusieurs hameçons vont continuer de pêcher lorsque la ligne se brise. Si on autorise qu’un seul hameçon coulissant ou le plomb coulissant si la ligne se brise l’esturgeon (ou n’importe quel autre poisson) se retrouve libre. C’est vrai aussi pour les chevalier cuivré qu’on espère sauver!

Une telle pêche pourrait être exclusive des espèces “prime”: salmonidés, doré, achigan, brochet, masky, perchaude. Tous ces poissons doivent être remis à l’eau si ils sont capturés en situation de pêche au poisson de fond; de plus il est interdit d’avoir en sa possession ailleurs que dans une résidence une de ces espèces lors de la pêche au poisson de fond; cette interdiction inclus les véhicule et embarcation.

Ceci ayant pour but de favorisé la pêche dans les zones densément peuplé du Québec tout en épargnant les espèces déjà largement ciblé. Je serais même d’accord pour qu’un autre permis de pêche soit requis. Alors vous en pensez quoi? Tout commentaire est  le bienvenu!

One thought on “À propos de l’esturgeon…

  1. Bravo pour la pêche responsable ! Je ne suis qu’une petite pêcheuse, mais je respecte les règles en place quand je pêche parce que je veux que les générations qui me suivent puissent continuer à apprécier ce plaisir. Si un jour la ressource s’épuisait, on n’aurait dans nos assiettes que du poissons d’élevage à fort prix causé par notre inconscience collective. Bravo Rémi !

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