Les grands lacs ont gelés tôt et beaucoup!

Cet année les grands lacs ont gelés tôt et ont gelé beaucoup atteingnant un record de 35 ans (1979 a vu une couverture de glace d’environ 95% et cet année au début mars on a atteint 92,2%).

En quoi la couverture glacières des grands lacs concerne-t-elle les pêcheurs ici au Québec… de plusieurs façons en fait!

 

En premier la glace ça réflète beaucoup plus la chaleur que l’eau (hey oui c’est blanc!) donc les grands lacs absorbent moins de chaleur présentement que d’habitude, ce qui refroidi localement le climat. Comme les vents dominants sont d’est-vers-l’ouest bien ça refroidi notre printemps!

Mais la plus grande différence sera pour l’été. La couverture de glace est ce qui empêche les grands lacs de s’évaporer l’hiver. Quand il fait froid (genre -30) et que l’eau est libre sur les grands lacs, ces derniers s’évaporent alors très très vite. La glace diminue largement ce phénomène! Les grands lacs ont un très petit bassin versant, et l’eau d’évaporation est non-négligeable dans l’équation (contrairement disons au Lac-Saint-Jean qui renouvelle son eau 3 fois par année les grands lacs renouvellent leur eau sur une échelle de 100 ans…).

Bien sur le niveau des eaux est régit par quelques barrages et écluses mais quand même, plus d’eau dans les grands lacs veut dire plus de marge de maneouvre pour ces barrages et normalemement ça devrait vouloir dire plus d’eau dans le fleuve en période d’étillage!

Après les minima des dernières années, ça va être apprécié! L’autre chose que je suis moins certain de comment ça va se passer c’est le dégel, un dégel accompagnée de forte crue stimule la migration des poissons après la fraie (le doré est alors abondant jusqu’à Montmagny) tandis qu’un dégel sec fait l’inverse.

Nouvelles à ce sujet:

http://chicago.cbslocal.com/2014/03/11/lake-michigan-ice-breaks-record-great-lakes-hit-2nd-highest-level/

Celui ci a un vidéo avec les images satellites qui montre les grands lacs en train de geler, notez quand l’eau est libre les longs nuages qui se forment directement au dessus de l’eau, c’est l’eau d’évaporation qui est emportée par le vent!
http://www.weather.com/news/weather-winter/great-lakes-ice-cover-record-march-20140305

Recherche google pour surveiller ce sujet:
https://www.google.com/#q=great+lake+ice+coverage&tbm=nws

L’Ontario veut se doter d’un loi pour gérer les espèces invasives

La nouvelle en question:

Ontario introduces canadas first invasive species law

L’Ontario est aux prises avec nombre d’espèces invasives, on parle notamment de la moule zébré, du gobie à tâches noires, du roseau, le longicorne asiatique, l’agrile du frêne et bien sur les carpes asiatiques qui sont à leur portes!

Il est à noter que l’Ontario est pour le Québec et le Saint-Laurent “la porte ouest” des espèces invasives. Je prend donc cette nouvelle comme une bonne nouvelle. Encore qu’une loi n’a de force que si elle se réalise en effort concret…

Convertir latitude et longitude pour Navionics

Durant la saison morte il est parfois intéressant de regarder les cours d’eau sur les différentes cartes avec vue aérienne (google maps et bing maps entre autre). C’est plaisant d’y découvrir des structures ou des formations de courants. Par contre quand ces éléments sont relativement loin de points de repères il peut être difficile de les retrouver exactement en situation de pêche.

Ce qui est intéressant est de se mettre un marqueur sur notre carte de navigation directement, mais si vous utilisez Navionics (comme moi) vous allez découvrir que le système de coordonnée n’est pas pareil!

Par exemple un beau banc de sable peut-être vue à marée basse à ces coordonnées dans google:
47.041064,-70.771955

Mais avant d’aller trouver ce beau  banc de sable sur votre sonar à marée haute vous voulez mettre un repère sur votre carte Navionics. Oups, il ne fonctionne pas avec des coordonnées décimales comme google. Pas grave, il existe des centaines de convertisseurs sur internet… malheureusement ce n’est pas encore le modèle de Navionics: au lieu de Degré, minute, secondes c’est Degré, minutes et décimales de minutes. -70.75833 doit s’écrire 70° 45.500′ W et non pas 70° 45′ 30″ W.

On peut le convertir à la main mais encore plus simple j’ai fait une petite application:

 

Conversion
Latitude:
Longitude:

 

Elle est en javascript, bien simple, elle supporte les virgules et le point comme marqueur de décimale. Si vous avez des problèmes ou voulez des features demandez!

Pour obtenir les coordonnées sur google maps il faut cliquer sur un point de la carte sans la bouger, une boite devrait apparaître sous l’entrée de recherche. Comme pour ce beau tombant:
google_example

Avec bing c’est le bouton droit de la souris. La qualité des images dans certaines région mérite d’être consultés.

bing_example

 

Voilà!

Interdire la pêche c’est facile à gérer

Voici un texte de mon père (que voulez vous, la pêche c’est partiellement héréditaire) à propos des dates de pêche dans la région du Lac-Saint-Jean. Plus précisément dans son cas du Lac-Bouchette.

Interdire la pêche c’est facile à gérer. La première espèce qui ferme c’est elle qui détermine la fermeture du plan d’eau touché. La dernière espèce qui ouvre c’est la date qu’on a le droit de commencer notre saison.

Je suis riverain du Lac Bouchette depuis 2012. Par contre j’ai commencé à pêcher cette région en 2002. À cette époque il n’y avait pas de doré au Lac-Bouchette, donc nous pouvions commencer à pêcher ce plan d’eau à la fin d’avril avec l’ouverture de la truite. Nous avons introduit du doré dans ce plan d’eau. Les histoires sur l’arriver du doré dans ce lac sont incertaines. Le plus probable semble-t-il qu’il aurait été introduit de façon illégale.

Je savais qu’en 2012 lorsque j’ai acheté cette propriété que le doré régnait dans le lac. Je me suis dit, je préfère la truite, mais le doré va au moins me permettre de rallonger ma saison jusqu’en novembre. Qu’elle ne fût pas ma surprise d’apprendre que même si nous ne prenons plus de truite sur ce lac, la saison ferme à la date de la truite vers le 10 septembre. Une espèce introduit illégalement dans ce lac régit à la baisse ma saison de pêche dans ma cours.

Après information au près du ministère concerné, j’ai malheureusement appris que c’est partout comme cela au Québec. Les plans d’eau ferment selon la première espèce interdit et ouvrent selon la date de la dernière permise. Non seulement cela raccourci notre saison, elle est très nocive pour nos touristes pêcheurs. Pourquoi ? Parce-que nos voisions Ontariens et Américains offrent la possibilité de pêcher des espèces permises tout en remettant à l’eau les interdites. Pourquoi ne pouvons-nous faire de même ?

Nous ne sommes pas moins intelligent que nos voisins à ce que je sache. Pourquoi est-ce rentable pour eux et pas pour nous ? Pourquoi font-ils mieux que nous avec moins ? Car c’est chez-nous qu’il y a le plus grand réseau de Lacs au monde.

Pourquoi sommes-nous encore un coup en arrière ?

Marcel Morin

Le Lac-Bouchette et le Lac Ouiatchouan, pour ceux qui ne savent pas, sont 2 lacs dans la municipalité de Lac-Bouchette. Jadis reconnu pour sa truite il a été envahi par la barbotte (sans doute comme poisson appât) puis maintenant par le doré (sans doute contre la barbotte).

Le modèle de développement de la pêche au Québec est que moins c’est mieux. Moins d’espèces mises en valeurs, moins d’accès aux lacs, moins d’accès au territoire pour une meilleurs qualité de pêche.

Je ne suis pas nécessairement honnête car en cette période de coupures budgétaire à tous les paliers j’imagine que beaucoup font leur possible avec des ressources limités. Mais de restreindre l’offre de pêche pour protéger les poissons… quel idée étrange? On concentre les pêcheurs sur une courte période de pêche où tout l’effort est concentré sur les poissons actifs à ce moment là.

Pas surprenant que personne s’intéresse au brochet sur le Lac-Saint-Jean! Le seule temps pour le pêcher c’est le court laps de temps où on peut pêcher la ouaoua et le doré!

Ha oui on se plaint de l’exode des régions! Lac-Bouchette n’a pas de cinéma, de théâtre, de musée, de vaste gamme de restaurant etc. C’est un trou! Une petite ville perdu entre le Lac-Saint-Jean et Latuque! Mais son plus bel attrait… est que c’est un trou! Vous pouvez aller à pied vous perdre dans le bois. Vous pouvez mettre votre canot à l’eau au centre ville ou accéder à plein de petit lacs autour. Vous pouvez vous perdre dans le bois en 3 minutes avec un vélo, 15 l’hiver avec des raquettes! mais… vous pouvez pas mouiller une ligne de la mi-septembre à la mi-mai. Bon si vous pêchez sur la glace vous pouvez aller pêcher en hiver, mais pêcher sur la glace… c’est hostile aux novices.

Bref, je suis 100% d’accord avec mon père que le raccourcissement des saisons de pêche au Québec c’est une très mauvaise tendance et ce n’est pas à notre service, ni au service de ceux qui veulent vivre de la pêche (difficile de se partir une entreprise basé sur une activité qui ne dure que 5 mois par année!). La pêche au Québec pourrait être une richesse beaucoup plus grande, faire vivre davantage de monde, être à la fois plus inclusive et plus attirante! Toujours à Lac-Bouchette, apparemment la ville voudrait faire construire une descente de bateau mais… c’est interdit de faire des nouvelles descentes de bateaux!!! Pendant qu’on protège c’est 15 pieds de rives en privant tout le monde, on est incapable de protéger tous les milieux humides du sud de la province.

C’est tu moi où il y a une petite dose de ridicule comment on gère nos priorités en environnements?

Une carpe asiatique s’est reproduite avec succès dans bassin hydrographique du fleuve!

Voilà, c’est fait, il y a des carpes asiatiques établies (autre que la carpe commune) dans le bassin du Saint-Laurent:
http://www.cbc.ca/news/canada/windsor/asian-carp-have-reproduced-in-great-lakes-watershed-1.2286554

Une recherche en anglais va vous permettre facilement de retrouver l’info. C’est la “grass carp” une carpe herbivore. Ce n’est pas la “Silver Carp” que l’on voit sauter partout dans de nombreux vidéo sur youtube, ni la gigantesque “big head” qui dépasse le 100 lbs.

Malgré tout, c’est une nouvelle espèces, une espèce qui n’a pas vraiment d’équivalent dans nos écosystèmes. Ils ne précisent pas comment elles sont arrivée là (via les canaux de chicago, échappées d’étangs privée, comme poisson appât ou relâché volontairement pour “porter chance”… mais 4 bébé sont né dans la nature, on image qu’il y en a plus, beaucoup plus).

Bonne chance à notre fleuve et à nos poissons préférés avec ce nouvel envahisseur… puisque ce n’est pas vraiment une bonne nouvelle. L’impact direct est normalement sur la végétation qu’elle consomme, ce qui transforme les habitats. Ensuite c’est difficile à dire, changement dans la turbidité, modification de l’habitat. L’impact peut-être négligeable ou drastique… impossible à prédire.

Nouvelle étude sur l’esturgeon

Bon ces temps ci je n’ai pas pêché beaucoup; pas beaucoup comme dans juste un peu devant le chalet (pas beaucoup de prises digne de mention comme dans pas beaucoup de prises tout court).

Je vous parlerais bien de la chasse mais je suis à veuille de gagner une médaille de la part des groupes anti-chasses pour mes échecs répété (c’est le départ pour devenir bon je sais). Autrement, je lis pleins de truc à gauche et à droite et j’en apprend encore plus sur l’esturgeon!!! Une bonne lecture, (de 2013) sur la pêche commerciale à l’esturgeon.

Le débarquement de l’esturgeon est de 11000 par année au niveau commercial… c’est débile comme quantité, j’avais déjà cherché ce nombre sans le trouver.  Personnellement je trouverais ça bien qu’ils rachètent des quotas pour réduire ça mais je suis conscient que c’est vouloir tirer la couverture de mon bord. Les choses importantes c’est que la population va mieux. Ça c’est une bonne nouvelle!

Ils recommandent une limite de grandeur maximale (yéééééééé!) tant pour la pêche sportive que commerciale. Limite d’environ 52 pouces (maxi) et 32 pouces (mini). Ce qui correspond à la taille médiane de maturation des femelles. Donc, un poisson sur deux de cette taille, 52 pouces, si c’est une femelle, sera mature. Personnellement j’aurais tendance à diminuer cette taille pour la pêche sportive. Cette taille est (toujours selon ce document) équivalent à des poissons de 15,6 kilo, soit 35 lbs, soit environ 15-20lbs de viande (12-15 lbs une fois fumé) ce qui est largement suffisant pour une famille normale pour une année.

Selon moi garder un esturgeon est un privilège immense. Aux états unis où la pêche est permise c’est parfois des permis tiré au sort pour avoir le droit d’en garder un seul! D’autre endroit la saison est d’un mois! Dans l’état de New York chaque capture d’esturgeon juvénile est enregistré et ils frémissent parce que 3 spécimens capturés viennent d’une reproduction sauvage.

Si ils laissent le quota à 1 par jour (misère! c’est beaucoup trop) on peut imaginer certaines personnes en garder 10-15 par années facilement, avec une taille médiane de 10-15 lbs… trop pour si peu de personne à mon avis. La valeur de l’esturgeon vivant comme poisson sportif est tellement grande! C’est d’ailleurs l’erreur qu’on fait dans nos pêcheries (mais qu’on a compris avec le masky). Les gens sont prêt à payer et payerons pour des bonnes chances de prendre des gros poissons. La pêche à l’esturgeon blanc dans l’ouest en est un exemple.

Mais bon, vous avez déjà ma position sur le sujet, je me répète. C’est un bon départ une limite de taille à 52 pouces maximale et minimale de 32 pouces. Ce document est une merveilleuse source d’informations “divers” sur nos esturgeons du Saint-Laurent. On a souvent l’impression sur les forums que les esturgeons sont plus gros dans le coin de Montréal. Bien ce n’est pas juste une impression c’est effectivement le cas.

Le plus gros esturgeon rencontré durant leurs prises de données… 7 pieds et presque 6 pouces! Woaaaaa…. la bête! Ce n’est pas explicitement dit mais normalement les poissons sont relâchés après donc ce poisson doit encore être en train de nager dans le fleuve!

Ils parlent de 4% de mortalité pour les esturgeons noirs remis à l’eau. Bien sur c’est pris au filet et pas facilement transférable à la pêche à la ligne… mais en même temps ça donne une figure que notre pêche n’est pas dépourvue d’impact.

Bref c’est une belle lecture, pas difficile à lire malgré le contenu scientifique! Je l’ai pas lu au complet encore, juste une lecture en diagonale, mais j’adore!

Comment un barrage a détruit le lac Saint-Charles

J’ai parlé récemment de comment un barrage, en limitant la migration des poissons peut-être néfaste. Un barrage n’est pas uniquement une frontière comme une chute, sa création même, qui inonde des terres autrement émergée, est néfaste.

Vous pouvez trouver ici ce document Considérations écologiques minimales dans la gestion d’une réserve d’approvisionnement en eau potable : le cas du lac Saint-Charles.

“Impact et intervention humaine et répercussion sur les écosystèmes” est particulièrement éloquent des impacts d’un barrage. À titre d’exemple ils parlent de la clarté de l’eau qui est passé de plusieurs mètres à quelques pieds. Il est déplorable qu’un barrage pensé pour “protéger” le lac soit finalement la chose la plus néfaste à lui être arrivé depuis la dernière glaciation…

Une fois l’envasement fait, même la destruction du barrage n’y changera rien. Cet envasement irréversible est sans doute l’effet le plus durable et le plus drastique d’une élévation subite et durable du niveau des eaux. Avec la matière organique il se forme une fermentation anaérobique dans les sédiments qui rendent le mercure disponible (méthyl-mercure). Les larves d’insectes et autre formes de vie détritivores absorbent alors ce mercure pour le faire entrer dans la chaîne alimentaire. C’est ainsi que les dorés du réservoir Gouin se retrouve avec des taux de mercures nettement supérieur à ceux du fleuve (il y a d’autre facteur j’en conviens comme le pH de l’eau et la vitesse de croissance des dorés… mais quand même!).

Bon, ok un barrage c’est mauvais pour l’eau, c’est mauvais pour les poissons mais c’est fini là? Absolument pas! Même si on a abordé les effets les plus directs d’autre effets sont réel. Comme le niveau est constant le sol et la flore des milieux humides change. Le riz sauvage par exemple ne se retrouve jamais “à sec”, ou pire jamais sous l’eau. Sa population diminue ou disparaît. Cette disparition a un impact sur les canards. Le sol maintenant toujours inondé devient anaérobique, et expulse du méthane (gaz à effet de serre parmi les plus puissant) en plus du mercure précédemment mentionné.

Quand on regarde la carte du Québec, heureusement on y voit un grand nombre de lac et subitement on est heureux que le Lac-Saint-Charles soit l’exception en tant que lac périphérique d’une grande ville. Erreur!

On a érigé des barrages très loin dans le nord du Québec et bien des pêcheurs ont pu voir des vestiges de ces enrochements avec parfois encore quelques poutres de bois. L’image du bûcherons marchant dans une rivière de pitoune est d’une autre époque! Ceci dit durant l’époque de la drave toutes nos rivières furent à différentes échelles endiguées. Sans vouloir tirer de pierre à nos ancêtres évidement, cette pratique a grandement changée le lit de nos cours d’eau. Encore aujourd’hui le fond des rivières (et sans doutes des lacs!) est chargés de pitounes toutes prêtes à mordre dans nos leurres. Les rivières ont du à leur époque apporter leur lot de sédiments dans les lacs en contrebas, et les lacs eux-même, ont du subir une érosion à cet époque.

Plus la rivière était importante, et plus son bassin versant était grand, plus il a été long à bûcher et plus cet situation s’est étiré dans le temps. Les rivières se nettoient d’eux même. Les lacs, c’est du capital perdu à jamais. Même si beaucoup sont encore en santé, on a grugé sur leur “capital”. On les a vieillis prématurément.

Bref les barrages sont un grand gaspillage de la qualité de nos rivières. Quand ils produisent de l’électricité et chauffent nos maison l’hiver on peut dire que les avantages dépassent les inconvénients. En coupant les arbres avant la mise en eau, on diminue la matière organique (il serait encore mieux d’exposer la couche minérale, pas si profonde en général au Québec… mais c’est beaucoup demander je crois) et donc la demande en oxygène, la fermentation etc. Les barrages doivent être utilisées avec une très grande modération sinon ils sont un gaspillage de notre richesse!

Les barrages…

Quand vient le temps de penser “protéger le poisson” on pense spontanément à lutter contre le braconnage et la pollution. Pourtant les barrages et autres digues sont sans doute notre pire ennemi. Comme on m’a dit récemment, chez les poissons, le nerd de la guerre c’est la reproduction. En assumant un habitat adéquat le prélèvement a un impact beaucoup moins grave, surtout quand les adultes sont les prédateurs principaux des juvéniles (pensez au brochet).

Je viens de lire un articles sur la ré ouvertures, aux états-unis, de rivières en retirant des barrages historiques:
http://ens-newswire.com/2013/08/22/dam-removals-open-northeast-rivers-to-fish-recreation/

Ceci me fait penser cruellement comment nos rivières au Québec sont “Dammé” pour ne pas dire damné….

Prenons un exemple concret: la rivière saint Charles qui coule dans le centre ville de Québec. La rivière Saint-Charles ne redeviendra sans doute jamais la rivière à saumon de jadis: elle est trop urbanisée, son bassin versant trop déboisé. Elle pourrait quand même être l’habitat de beaucoup plus de poisson et une frayères pour beaucoup d’espèces (elle l’est déjà dans une certaines mesure pour le meunier et la carpe…). Malheureusement tous les poissons du fleuve qui veulent remonter sont bloqués à l’embouchure par un barrage. Utilité du barrage? Garder le niveau d’eau constant comme une piscine (ils disent “Régularisation”…).

Ces ouvrages compromettent la survie de nombreuses espèces de poissons et  la santé de beaucoup de population de poissons. L’anguille est un bel exemple, espèce en déclin, elle ne représente plus que 1% de ses population d’origine. Poisson fourrage dans son jeune âge (nourriture très appréciée du bar rayée) elle représente aussi une pêcherie de grande valeur. Quand mon père pêchait le fleuve (années 60), les gens en remplissait des poches qu’ils allaient vendre…. c’était une autre époque. Aujourd’hui les bébés ne peuvent plus remonter bien des rivières et quand bien même ils réussissent, c’est en descendant une fois adultes qu’ils seront broyés en traversant ces mêmes barrages.

Mais est-ce que tous ces ouvrages sont requis? Si j’aurais tendance à enlever toutes les entraves d’usage uniquement esthétique, il est possible d’obtenir de bon résultats sans aller vers une solutions aussi drastique. Revenons à notre cas de la rivière Saint-Charles, il faudrait simplement remplacer une “pelle”, une des grosses plaques d’aciers qui permet l’écoulement par en dessous de l’eau, par un enrochement avec un écoulement naturel par dessus. Ça permettrait de recréer un rapide artificiel, que les poissons pourraient remonter (et descendre sans risque mais leur indiquer le “bon chemin” peut-être compliqué).

Bon ok pour la Saint-charles, qu’en est il des autres rivières?
Commençons à l’ouest en allant vers l’est autour de Québec:

  • la rivière Portneuf, une petite rivière qui traverse la ville de porneuf: Barrage à quelques kilomètres dans les terres.
  • Jacques Cartier: barrage presque à l’embouchure. Ici c’est énergétique, donc d’une  utilité sociale mais il reste une grosse frontière à la migration des poissons.
  • Rivière Cap Rouge: bloqué en aval du boulevard de la chaudière, si c’est un obstacle franchissable pour certaines espèces, les petites espèces (poissons fourrages) y sont arrêtées.
  • La saint Charles… déjà mentionnée, bloqué à l’embouchure dans la zone de marée.
  • La montmorency bloqué par la chute, bien que ce soit naturel, c’est un habitat non disponible pour les poissons (frayères).
  • Saint-Anne (à Beaupré), barrage à quelques kilomètres du fleuve.

Quand on se donne la peine d’aller voir la liste des barrages… c’est assez consternant:
http://www.cehq.gouv.qc.ca/Barrages/ListeBarrages.asp?region=Capitale-Nationale&num=03&Tri=No&sens1=asc

Il en va de même pour la rive sud, mais beaucoup de rivière de la rive sud sont en plus en piètre état, pollué par le ruissellement et les rejets agricoles.

Un grand ménage s’impose dans ces ouvrages, détruire les ouvrages inutiles et désuet est un minimum! En normaliser l’écoulement pour permettre la migration des poissons (qui permet souvent de préserver l’usage originel des barrages) devrait être un objectif pour tous les autres… sauf les chutes bien sur!

Image relaxante sans réel lien avec le sujet

Aucun lien avec le post, mais il faut mettre des images

Quels poissons ont besoin d’une rivière pour frayer? À Québec avec la zone de marée c’est presque tout!

  • Le doré jaune et noir (une partie de doré noir fraie dans le fleuve).
  • L’esturgeon
  • L’éperlan (poisson fourrage très recherché!)
  • Le poulamon (poisson des chenaux, base de la chaîne alimentaire; le poisson le plus abondant en nombre dans le fleuve devant Montmagny)
  • Achigan (qui ne fraie pas dans les zones de marée et remonte les rivières pour frayer)
  • Gaspareau, Alose et analogue
  • Les salmonidés: truite arc-en-ciel, truite brune, saumon atlantique et corrégones.

En fait très peu de poisson fraient directement dans la zone de marée (des exceptions notable sont les bar: perche blanche et bar rayé, ainsi que les gobies)

Attend des truites dans le fleuve?

Absolument, si les truites ne restent pas devant Québec durant l’été, le fleuve communique avec la mer et les truites avec un comportement anadrome (qui vont grandir à la mer et remonte frayer dans les rivières) pourraient être beaucoup plus communes! Si le résultat pour le saumon avec la Jacques Cartier est mitigé, il pourrait largement être amélioré si on regarde d’autre modèle ailleurs.Pour l’arc-en-ciel et la brune encore plus j’en suis convaincu! Ne faites pas l’erreur de penser que toutes les truites capturées au pied de la rivière montmorency sont née et ont grandi dans cet unique fosse! Idem pour celles capturées sur la Saint-Anne!

Les poissons sont de nature migratoire par nature! N’importe quel pêcheur sait que l’habitat du poisson change avec les saison et avec sa taille! La pêche n’est plus ce qu’elle était… on l’a entendu un millier de fois. Mais l’habitat du poisson n’est plus ce qu’il était non plus! Détruire les barrages inutiles, et adapter les autres serait sans doute plus efficaces que bien des efforts en ensemencements, en répression etc.

Alors on s’attaque aux ruines?
Ensuite on pourra reconstruire! Mais ce sera éventuellement un autre article!

Encore plus sur l’esturgeon!

Tiens un petit post rapide, quel âge a les esturgeons que l’on capture?
Dans un pdf trouvé ici:
ftp://ftp.mrnf.gouv.qc.ca/Public/Bibliointer/Mono/2011/07/1080831.pdf

qui nous vient direct du gouvernement on trouve la figure suivante (la couleur est ajouté pour celui du Saint-Laurent):
croissance_esturgeon

500 mm = 20 pouces environ; 1000 = 40 pouces, et ainsi de suite. Il est intéressant de voir qu’il faut 5 ans pour atteindre 20 pouces, 12 ans de plus pour atteindre 40 pouces et finalement 23 ans de plus pour atteindre 60 pouces (et uniquement les femelles atteindront cette taille vénérable)! C’est évidement des moyennes et des extrapolations, si jamais quelqu’un a des meilleurs chiffres je suis preneur! En rouge c’est le “30 pouces”. Donc la tranche d’âge entre 30 pouces et 40 pouces c’est des esturgeon de 9 à 17 ans qu’on récolte.

Dernier tableau qui pourrait vous intéresser:
http://files.dnr.state.mn.us/areas/fisheries/baudette/lksweight.pdf

on a la charte de poids à partir des longueurs! Attention ils mesure “du bout de la queue au bout du nez” alors que traditionnellement moi je mesure “du centre de la fourche au bout du nez” ce qui “réduit” la taille de mes poissons dans la chartes (mais je peux imaginer ce que ça donne). Fait intéressant les esturgeons du Minnesota semble grandir 15% plus vite que ceux dans notre fleuve!

Avec ça plus besoin de disloquer la colonne vertébrales de vos poissons en les accrochant à la verticale sous le crochet d’une balance!!!

Si vous avez des chiffres plus récent (1992 pour le tableau du fleuve Saint-Laurent)  en particulier post-invasion-moule-zébré-et-gobie je serais super intéressé!
Si vous l’avez pour l’esturgeon noir aussi (j’ai pas encore cherché)!
Bonne pêche! Moi j’y suis allé hier, tranquille sous la pluie, j’ai pu lire à souhait car ça n’a pas mordu!

À propos de l’esturgeon…

L’esturgeon c’est un poisson que j’adore prendre. Tout est fascinant avec ce dernier, la texture de la peau, la forme… En prime il offre (en général) un excellent combat! Mais avec l’esturgeon je suis toujours un peu mi-figue mi raisin. C’est une espèce très fragile et sans doute très importante dans l’écosystème du fleuve.

J’ai longtemps suspecté que l’esturgeon est le seul prédateur “naturel” de la moule zébré. Un article à propos du retour des esturgeons dans le lac Érié me le confirme:
http://www.buffalonews.com/city-region/sturgeon-battles-back-to-repopulate-lake-erie-lower-niagara-river-20130907

Cet article est fort intéressant. Sans le résumer au complet, il parlent simplement que les efforts déployés dans le Érié pour rétablir l’esturgeon porte fruit. Il mentionne que les plongeurs peuvent s’apercevoir des passages des esturgeons par des trou vide de moules où il y a normalement un tapis sans fin de ses dernières.

Un passage plus qu’intéressant de l’article mentionne la reproduction des femelles. Le classique elle ne sont pas mature avant deux décennies mais surtout comment elles sont capricieuse sur la fraie. Si tout n’est pas parfait, les femelles esturgeons vont résorber leurs œufs. C’est à dire qu’au lieu de pondre elles vont les ré-assimiler et annuler la ponte.

Ce genre d’état de fait rend d’autant plus condamnable tous ces vidéo sur Youtube ou ailleurs de caves qui vont prendre des grosses femelles sur les frayères (comme sur le saint-maurice) ou à l’embouchure de leurs rivières (comme à Lévis). Je sais je suis super moralisateur. Il existe deux endroits au monde où la pêche à l’esturgeon est “facilement accessible et grand publique”. Je passe sur les très courte et très restrictives saisons qui existent sur certain cours d’eau Américains. Je parle de pêche “at large” avec possibilité de garder le poisson. Il y a l’esturgeon blanc du pacifique et les deux espèces d’esturgeon dans les eaux du Québec. Et soyons franc, en dehors du jaune dans le saint-Laurent la capture d’esturgeon est marginale.

esturgeon_Mathias

Ailleurs les populations ne sont plus que les reliques de ce qu’elles étaient. L’ontario a même interdit sa pêche…

Mais l’esturgeon est notre rempart contre la moule zébré. Un tapis de moule zébré est une mauvaise frayère à doré, alors sans esturgeon, le doré noir qui se reproduit dans le fleuve risque d’avoir de la difficulté. Ceci n’est qu’un exemple… mais la prolifération de la moule zébré/quagga peut apporter sont lot de problème comme il y a dans les grands lacs (botulisme-disparition du plancton) qui est en train d’éteindre non seulement la pêche aux saumons qu’on avait associé à ceux ci mais aussi la mort de presque tous les huards!

J’aimerais ajouter de la protection sur l’esturgeon notamment car un grand nombre de pêcheur se font quand même une fierté de respecter la réglementation et inversement la réglementation devient un guide de bonne conduite:

Dans les zones connues pour être une frayère où une zone de migration où les prises accidentelles sont communes (ces zones seraient décrite comme n’importe quelle zone d’exception dans la réglementation)

  • interdiction de pêche à l’appât.
  • interdiction de pêcher avec une hameçon lesté (ex: jig).
  • Autorisation de pêcher au leurre artificiel seulement (poisson nageur / cuillère).
  • Tout leste doit précéder le leurre de plus de 3 pieds; Une ligne lesté, ou munie d’un leste ne peut pas être garnie de trépieds (hameçon simple seulement).
  • Tout esturgeon ferré accidentellement doit être relâché sans le sortir de l’eau dans les plus bref délais (comprendre ici que prendre le temps d’aller chercher son appareil photo/faire une session de photo ou ajouter tout autre délais serait condamnable); en coupant la ligne si besoin est.

Cette proposition permettrait de diminuer au maximum l’impact sur les esturgeons sans éliminer complètement les autres formes de pêche des zones visées. La pêche au doré à l’ouverture pour les mâles pourrait encore avoir lieu par exemple. Ceci enlèverait peut-être des pêcheurs de barbue de ces zones, mais franchement des zones à barbues ce n’est pas ça qui manque! Si vous avez de la difficulté à prendre du barbue avant le 16 juin à Lévis faites moi signe, pas besoin de se ruer sur les frayères d’esturgeons.

Une autre chose que j’aimerais beaucoup voir apparaître au Québec est une limite de taille sur l’esturgeon. D’ailleurs sur la majorité des poissons ça pourrait être bien. Je suggère de permettre entre 30 et 40 pouces (75 cm à 100 cm plus exactement). Au delà de la valeur scientifique, les beaux chiffres ronds simplifie la mémorisation. Tout poisson qui n’est pas pris par la bouche [ou la zone immédiatement adjacente] doit être relâché. Il n’y a pas d’intérêt à cette clause que si c’est accidentel c’est correct… quand on pêche sans chercher à gaffer les poissons, c’est moins de 1% de nos prises qui sont ferré ailleurs. Ça n’aura pas grand impact sur les pêcheurs “guidé par le respect des règles” mais ça va faire une grosse différence pour certain qui pêche de façon à produire “volontairement” ce genre d’accident.

Si les règles précédentes étaient an place, ce sera un gros pas pour favoriser le poisson. Dans une deuxième temps, ce serait bien que la pêche aux poissons de fond soient reconnue comme étant une pêche distincte qui mérite d’être développée au Québec. Ici je pense conjointement à la carpe et à l’esturgeon avec une pensé mineur pour le barbue. Dans les zones où ces deux poissons sont présent, ce serait bien de permettre une pêche plus adéquate:

  • Un seul hameçon par ligne, appâté [leurre interdit].
  • Montage qui libérera le poisson en cas de cassure.
  • Deux cannes (ou 3?) par pêcheur

Cette pêche est distincte de la pêche au leurre. L’idée de deux cannes est la même que celle l’hivers qui nous permet plusieurs lignes: couvrir du terrain et essayer 2 recettes à la fois. L’idée d’un seul hameçon par ligne est que les montages à plusieurs hameçons vont continuer de pêcher lorsque la ligne se brise. Si on autorise qu’un seul hameçon coulissant ou le plomb coulissant si la ligne se brise l’esturgeon (ou n’importe quel autre poisson) se retrouve libre. C’est vrai aussi pour les chevalier cuivré qu’on espère sauver!

Une telle pêche pourrait être exclusive des espèces “prime”: salmonidés, doré, achigan, brochet, masky, perchaude. Tous ces poissons doivent être remis à l’eau si ils sont capturés en situation de pêche au poisson de fond; de plus il est interdit d’avoir en sa possession ailleurs que dans une résidence une de ces espèces lors de la pêche au poisson de fond; cette interdiction inclus les véhicule et embarcation.

Ceci ayant pour but de favorisé la pêche dans les zones densément peuplé du Québec tout en épargnant les espèces déjà largement ciblé. Je serais même d’accord pour qu’un autre permis de pêche soit requis. Alors vous en pensez quoi? Tout commentaire est  le bienvenu!